jeudi 1 avril 2010

Le Dernier des Mohicans par Cromwell et CatMalou

A – Résumé du livre
1757, État de New York. Français et Anglais se battent pour l’appropriation des territoires indiens. Au cœur de cette guerre, un jeune officier anglais, Duncan Heyward, est chargé de conduire deux sœurs, Cora et Alice Munro jusqu’à leur père. Victimes d’une embuscade, les deux jeunes femmes et leur escorte sont sauvées par Hawkeye, un européen élevé par le Mohican Chingachgook, et son fils Uncas, qui acceptent de les escorter jusqu’à leur destination…

− Source : Site de Flamarion

B – Présentation de la bande dessinée
« C’est dans une cabane que j’avais construite, sur une petite île au milieu d’un étang en Sologne, qu’enfant je lisais Le Dernier des Mohicans. J’avais des images plein la tête, une vision très réaliste du récit de Cooper. Plusieurs dizaines d’années plus tard, ces images sont encore là et ma lecture du livre s’est nourrie de ces années. Partir de ces souvenirs d’enfant, les plonger dans l’humidité de la forêt, l’ombre et la lumière, l’atmosphère romantique de Cooper, faire ressurgir des histoires d’hommes…
Je voulais le faire en peinture, en pensant les images une à une, dans une ambiance noire. Des artistes tel que N.C Wyeth ou Pyle, en passant par Jack London jusqu’aux auteurs de romans noirs américains, j’ai pris ce qui nous réunissait avec Catmalou, pour donner à lire ma propre lecture des Mohicans au rythme d’une course effrénée. Je voulais faire ressentir la sueur acide d’un homme qui a peur de mourir, l’odeur du sang mêlé à la terre, la fierté et l’honneur des guerriers. Et rendre hommage à un homme qui m'a fait rêver. »


Cromwell

120 pages couleurs
Format : 203 x 282 cm
Prix de vente : 17,95 €

Quelques planches...

Disponible sur :

C – Entretien avec Cromwell
Certains pourraient penser que tu as choisi un classique pour interpeller plus facilement le dit « grand public », mais j’ai cru comprendre que ce choix a été motivé par un désir plus profond...
On m’a souvent reproché de n’en faire qu’à ma tête, et justement de ne jamais parvenir à toucher le « grand public ». Certains éditeurs me jugent même trop rock ’n’ roll (traduction : « non docile ») et jouent les faux fuyants pour ne pas travailler avec moi...
Finalement, je ne fais que ce que je sais faire. Et je le fais avec sincérité ! Je ne suis pas un « caméléon ». C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai arrêté l’animation. Le Dernier des mohicans, c’est un rêve de gosse ! Il n’y en avait pas deux, trois, cinq, dix, il y en avait un, c’était celui-là précisément. Quoi de plus sincère ? Comme je l’ai dit, je l’ai dans la tête depuis longtemps - alors que sur cette barque, en Sologne, je rejoignais « mon » île au milieu d’un étang.


Ton graphisme est très éloigné de ce qu’on peut voir en bande dessinée. Ce que beaucoup ignorent, c’est que chacune de tes cases est, en réalité, une peinture à l’acrylique - un travail colossal. Pourquoi ce choix ?
Ça s’est imposé comme une évidence, tant j’ai été fasciné par les peintres de l’Hudson River School - Thomas Cole, Albert Bierstadt... - qui, influencés par le Romantisme, peignaient de somptueux et grands paysages.
Techniquement, je peins en effet chaque image séparément, car le travail à la brosse demande de l’espace. Après, il y a un travail de scan et de montage à l’ordinateur. Je parle de montage comme pour un film, et non d’un simple collage qui pourrait rapidement devenir ennuyeux, et rendre la lecture du récit monotone. Le format « roman graphique » est parfait pour entretenir le suspens, vu le nombre de cases par page. D’ailleurs, je travaille par double page, car le format à l’italienne permet de donner une vision panoramique au récit. En fait, je ne suis ni dans la bande dessinée, ni dans l’illustration, ni dans le film d’animation, et encore moins dans le film de prise de vue réelle. Le réalisme, le romantisme, l’expressionnisme allemand, l’abstrait et même le rock ’n’ roll (rires) sont mes principaux médiums pour ce projet. Disons que je me mets en danger... Je ne fais ni storyboards, ni crayonnés, je réalise chaque image comme tout droit sortie d’un rêve, ou d’un cauchemar. Ça ressemble à une improvisation, mais pas de méprise, la structure existe, elle prend corps au montage avec Catmalou, indissociable de ce projet avec qui je co-scénarise.

D – Vidéo



Spectaculaire, picturale, rythmée, elle vous immergera au cœur d’un récit sombre et haletant... Pour les impatients et/ou les curieux, visionnez en avant-première les prémices d’un livre qui, pour l’auteur, a représenté un véritable challenge...


E – Reportage photo : impression chez Lesaffre

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